Tout d'abord qu'est-ce que l'intimité ? Pour répondre à cette question je vous invite à lire l'article « Intimité numérique : le Truc a fait mouche (par Goofy) » dont voici un extrait :
L’intime est ce qui nous définit en tant qu’individus et motive une grande partie de nos actes.
L’intimité, c’est un endroit où l’on est seul avec soi-même (ou avec un nombre très restreint de personnes en qui on a confiance), et qui nous permet, à l’abri de tout regard, de tout jugement externe, de se construire, d’exister, de prendre des décisions, etc.
L’intimité, ce sont aussi nos rêves, et les carnets où parfois on les note. Ce sont nos projets fous que l’on élabore dans notre tête longtemps avant d’oser en parler à quiconque. Et qui ne pourraient pas naître à la lumière.
(…)
L’intimité est un besoin vital pour les humains, en être privé nous prive d’une partie de notre humanité. En être privé, être toujours sous la menace du regard et du jugement d’autrui, c’est perdre la capacité de penser par soi-même, d’exister, de se comporter en tant qu’individu indépendant, autonome. Priver les citoyen·ne·s d’intimité est une des caractéristiques des régimes totalitaires qui cherchent à nier les individualités pour ne gérer que des robots déshumanisés.
Protéger son intimité est donc essentiel. Mais il faut aussi veiller à ce que la société garantisse à chacun et chacune le droit à l’intimité.
Nos conversations entre amis ou en famille, les photos que nous prenons entre nous font partie de notre intimité. Ces informations doivent, selon moi, rester entre nous et ne doivent pas être divulguées sans le consentement de chacun. En effet, ma sœur qui est au courant d'une intervention chirurgicale que je dois passer, n'a pas à partager cette information avec n'importe qui. Ce raisonnement est naturel pour la plupart des gens.
Pourtant lorsque l'on partage des informations personnelles en utilisant des outils numériques, peu de personnes se posent la question de savoir comment elles seront transmises, par l'intermédiaire de qui, ou si elles seront analysées et conservées par des entités tierces. Par conséquent ma sœur peut se retrouver à partager cette information avec des personnes de confiance, comme mes parents sans savoir que de nombreux intermédiaires peuvent en profiter.
Malheureusement la plupart des outils numériques utilisés ne protègent pas du tout notre intimité, notre vie privée. Souvent, les personnes comme moi qui tentent d'expliquer la nocivité de ces outils à leurs proches sont souvent ignorées, non pas par désintérêt mais à cause d'une grande méconnaissance du sujet, et parce que la surveillance de masse n'est pas encore un thème pris au sérieux. Cet article intitulé « La prise de conscience et la suite (par Framalang) » explique que, je cite, « la divulgation de la vie privée est un problème de santé publique, comme le tabagisme. Ce n’est pas une simple bouffée de cigarette qui va vous donner le cancer, mais inhalez assez de bouffées et, au bout du compte, ce sera le cancer quasi assuré. Une simple divulgation de vos données personnelles ne vous causera pas de préjudice, mais la répétition de ces divulgations sur le long terme engendrera de sérieux problèmes de confidentialité. »
Un autre article intéressant à lire parlant des smartphones et objets connectés : « Le numérique nous change au-delà de nos usages », dont voici un extrait :
Votre téléviseur intelligent, la montre à votre poignet, la nouvelle poupée Barbie de votre enfant et la voiture que vous conduisez (c’est plutôt elle qui vous conduit, non ?) ont une chose en commun : tous ces objets fonctionnent en collectant des données — vos informations personnelles — sur vous, vos amis, et votre famille.
Bien que cela puisse sembler effrayant en soi, le vrai problème n’est pas là.
La technologie moderne fonctionne en moissonnant une profusion de données (souvent personnelles). Il s’agit simplement d’une réalité de la vie. On ne la changera pas.
La question cruciale est la suivante : qui possède et contrôle les données vous concernant et les mécanismes par lesquels elles sont recueillies, analysées, et transformées en services utiles ?
Il est important de noter qu'il existe une grande quantité d'outils libres et non intrusifs face aux outils les plus répandus. En voici une liste tenue par l'association framasoft.
Mon but n'est pas de vous convertir à l'usage d'outils numériques respectueux de votre intimité. Vous prendrez vous-même, ou pas, la décision de changer votre hygiène numérique quand bon vous semblera, et je serai là pour vous conseiller. Par contre je vous demande de ne pas utiliser les outils Google Photos, GMail, Outlook, Youtube, Facebook, WhatsApp, Instagram, Snapchat, Skype, Tiktok, et j'en passe car la liste est très longue, pour partager des informations à propos de ma famille (visios comprises). Si vous avez un doute, n'hésitez pas à me demander. Personnellement j'utilise beaucoup Signal pour la messagerie instantanée et Nextcloud pour le partage/dépôt de fichiers et la visio.
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